15 Juillet 1972 – Aiguille du Requin.

Coup de téléphone du PGHM à la DZ des Bois,

« Préparez-vous, il y a un secours dans la face sud de l’aiguille du Requin. Les secouristes partent à l’instant ».

Nous sommes prêts et attendons les camarades qui ne tardent pas. Tout le monde à bord, mise en route de l’Al 3 et décollage. Je remonte le glacier de la Mer de Glace et arrive en vue du refuge du Requin. Dans un premier temps, je pose au refuge et le gardien Nicolas, qui a transmis l’alerte m’indique l’endroit précis ou se trouve la cordée en difficulté.

L’ambiance de la remontée de la mer de Glace avec le panoramique (Airpano): https://www.airpano.com/360photo/mont-blanc/?startscene=7&ath=-298.217&atv=-7.178&fov=44.05

« Tu vois, ils sont dans cette arrête, environ au 2/3, monte, tu ne peux pas les rater ».

Je décolle du refuge et viens me positionner en stationnaire à mi-hauteur, puis je remonte doucement la face de l’aiguille. J’aperçois alors les deux infortunés , un homme, un peu âgé, et une jeune femme. C’est curieux, ils ont l’air en parfaite santé… Un seul secouriste suffira.

Il s’équipe et se prépare au treuillage. Guidé par le mécanicien, celui-ci est rapidement déposé dans la paroi. Les pales de l’Al 3 passent très prés et je fais attention de compenser l’allègement lors de la dépose du secouriste pour ne pas me rapprocher encore du rocher, la marge est très faible… Il me faudra être très attentif à la récupération.

Le premier est rapidement préparé et dés qu’il déjauge, je m’éloigne de la paroi de quelques mètres. Idem pour le deuxième, puis le secouriste et tout le monde à bord je commence la descente vers Chamonix. Voyant la forme parfaite de ces deux alpinistes, je demande au secouriste,

« Que s’est-il passé ? »

« Le vieux, il a perdu ses lunettes, il est myope comme une taupe et c’est lui qui menait la cordée… »

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