par le lieutenant-colonel Jean-François Gauchery,
pilote d’essai, officier de marque H160
publié avec l’autorisation du CFAGN
Le contrat d’acquisition de dix H160 pour les forces aériennes de la gendarmerie nationale ayant été signé par le ministre de l’Intérieur, c’est désormais l’équipe de marque qui travaille avec les équipes DGA et Airbus pour décliner les exigences du contrat, les attendus opérationnels et les contraintes industrielles, le tout en maintenant les délais prévus (arrivée du premier appareil début 2024, trois appareils opérationnels pour les JO).
Les principaux points qui sont abordés en ce moment concernent la sécurisation des personnels d’intervention en soute lisse (sans siège), l’ergonomie de la station de mission, située derrière le siège copilote, le paramétrage des moyens de communication sans fil, l’intégration des diverses radios tactiques, le plan de formation des équipages et mécaniciens, mais également le plan de peinture qui sera prochainement soumis à la validation de la direction générale de la gendarmerie nationale.
Les équipes de maintenance ont pris attache avec le constructeur pour la définition précise des lots de rechange, l’étude du plan recommandé d’entretien (PRE) destiné à produire notre propre plan d’entretien aéronef qui devra prendre en compte le PRE tout en considérant nos contraintes opérationnelles et le besoin de générer de la disponibilité dans la perspective de conduire des opérations urgentes ou non planifiées. L’art d’assembler les actions de maintenance est en effet différent selon le type d’exploitation de l’aéronef.
Autre point auquel le programme H160 est lié : SIMCO, le Système d’Information du Maintien en Condition Opérationnelle. Ce projet, lancé il y a quelques années déjà, a connu des difficultés du fait de l’inadéquation du logiciel initialement retenu pour servir de support. Le changement de logiciel a engendré un retard de deux années mais désormais, le logiciel Amasis, déjà utilisé mais partiellement et dans une version ancienne, servira de support à SIMCO. L’intégration du H160 dans ce logiciel, prenant en compte le déversement automatique des données de vol est prévu, ce qui matérialise un grand pas vers la digitalisation du suivi de la maintenance, à l’image de ce qui a été réalisé pour la partie opérationnelle avec les différents outils de planification, de suivi, d’audit, de sécurité des vols, de gestion des qualifications et de documentation du SI FAG dont la rénovation d’Héliops, déployée début 2021 a été une étape importante.
Par ailleurs, les projets d’infrastructure des différentes bases se mettent en place. Dès que les bureaux d’étude auront fourni leurs résultats, la gendarmerie arbitrera entre Cazaux et Mérignac pour le futur site H160 dans le sud-ouest. S’agissant du sud-est, c’est la SAG de Hyères qui sera dotée du H160. Les infrastructures présentent à chaque fois deux projets par site : la solution provisoire qui devra permettre la poursuite de l’activité et la solution définitive. Les enjeux financiers et techniques sont donc conséquents et le CDT Patrick Besson, en liaison avec le BAIGN (bureau des affaires immobilières), travaille avec ardeur sur le sujet.
Du côté de l’instruction, une étude est en cours pour permettre d’appréhender la documentation en langue anglaise. Elle s’appuie sur la définition du besoin lexical strictement nécessaire aux maintenanciers, ainsi qu’à des prestataires, militaires ou non, capables de délivrer des formations pratiques et directement orientées vers la maintenance du H160. Le H160 se dessine de plus en plus précisément, les immatriculations des hélicoptères sont d’ores et déjà gravées dans le marbre par la DSAé * (F-MJHA à F-MJHJ). Cette étape symbolique vient concrétiser un peu plus l’arrivée future de nos machines. En ma qualité de chef de l’équipe de marque H160, je suis fier de ce que nous avons accompli et résolument engagé dans cette belle aventure qui reste celle de toute la gendarmerie nationale.
*DSAé : Direction de la sécurité aéronautique d’État