CORSICA BELLA (histoire courte)
par Gilles GAUTHIER
Dans les années 1970, la SAG de HYERES assurait durant l’été, avec une Alouette II, un renfort pour soulager le DAG d’AJACCIO et ainsi aussi diminuer les délais d’intervention dans le secteur Nord de cette belle île.
La SAG fournissait le personnel (un pilote et un mécano) dont la relève se faisait tous les 15 jours, l’hélico restant lui stationné en extérieur, durant cette saison, sur le tarmac bitumé, juste devant la GTA de l’aéroport de PORETTA* dans le périmètre sécurisé par laser.
*Aéroport de Bastia Poretta
Lors d’une de ces périodes d’alerte, sans plus de nécessité que le souci que nous avions de prendre soin de notre hélico, nous avions décidé de nous rendre à notre aéronef de prêt.
A l’approche de l’hélico, l’image habituelle que nous en avions, nous a semblé discordante avec celle qu’elle aurait du être :
alors que l’hélico n’était pas équipé du cadre swing, pendait sous le réservoir quelque chose comme une drisse, qui ne devait pas être là.
Plus nous nous rapprochions de notre Alouette II, plus il devenait évident qu’un serpent dressé sur sa queue, cherchait un peu d’ombre après sa chaude traversée du tarmac.
En voulant le déloger avec un bâton nous avons empiré le problème. Le reptile se faufilait dans la structure et les commandes de vol, pour finalement atteindre le plancher de la BTP où, en bons gendarmes que nous étions, nous l’avons occis avec une bombe lacrymogène!
De cet événement plusieurs hypothétiques alternatives de fin me sont restées.
Quelle aurait été notre réaction si ce serpent avait réussi son embarquement clandestin et était sorti en vol entre nos pieds, s’il nous avait bloqué les commandes de vol, ou même encore, s’il avait chuté sur des gens au cours d’un transit ?
Les constructions en treillis n’ont pas que du bon… mais cet événement justifie que la visite avant vol a toute son utilité.
J’ai un souvenir similaire alors que j’étais en Guyane pendant la mission Harpie, en 2008. Nous étions posés à Ouanary, en bordure du l’Oyapack, et l’infirmier du village nous racontait que la région était infestée de serpents de l’espèce Grage Carreaux. Une petite bête qui ne pardonne pas lorsqu’il vous mord. Il récupérait régulièrement des blessés autour du village et dans le meilleur des cas les chairs nécrosent tout le membre d’une manière affreuse. Autant dire, qu’en rejoignant la machine, nous l’avons inspectée de fond en comble…:)
Coucou Laurent eh bien les pilotes et mécanos se doivent d’être très observateurs des qualités prioritaires dans de telles circonstances.
Et ici en Ecrins à l’endroit où je prépare mes chevaux la vipère aspic sait aussi s’inviter aux premiers rayons du printemps.
En tout cas en hélico ça craint ..
Toutes mes amitiés bisous 🚁🇨🇵