La gendarmerie de l’Air fête ses 80 ans

La gendarmerie de l’Air a été créée le 15 septembre 1943 par décret du Comité français de Libération nationale. Dès la première guerre mondiale, la nécessité était apparue d’affecter des gendarmes à la surveillance des terrains d’aviation militaires.

Formation spécialisée de la gendarmerie nationale depuis 1956, la gendarmerie de l’Air est aujourd’hui le trait d’union entre l’armée de l’Air et de l’Espace et la gendarmerie nationale, elle a rang de formation administrative au même titre qu’une région de gendarmerie.

Les missions de la gendarmerie de l’Air en 2023

La spécificité de la gendarmerie de l’Air lui permet de couvrir un large spectre de missions comme :

– la sûreté et protection des emprises militaires (dont l’état-major “Balard”), avec des dispositifs adaptés à la sensibilité de chaque basese aérienne,

– le contrôle transfrontalier des personnes, des bagages et du fret entrant dans le territoire Schengen – c’est le cas notamment lors des retours OPEX des militaires – dès lors que l’aéronef se pose sur une base aérienne certifiée point de passage frontalier (PPF),

– les enquêtes consécutives aux accidents et évènements impactant des aéronefs militaires quelque soit l’armée d’appartenance (Air, Marine, Terre, Gendarmerie…),

– les enquêtes judiciaires dès lors que la gendarmerie de l’Air est saisie par les magistrats pour les faits impactant l’armée de l’Air et de l’Espace,

– les escortes, protection et appui au mouvement de convois militaires routiers sensibles soit en raison du matériel transporté, soit en raison du gabarit hors normes des véhicules, de manière autonome ou en

collaboration avec la gendarmerie de l’Armement ou la gendarmerie de la sécurité des armements nucléaires.

– la police administrative et militaire, police de la circulation routière sur les emprises de l’armée de l’Air et de l’Espace,

– la recherche du renseignement d’intérêt pour la protection des emprises,

– les diagnostics de sûreté-protection pour améliorer la défense et la protection passive et actives des bases,

– la protection des populations notamment en sécurisant les zones de tir des aéronefs.

– la conduite voire protection de hautes autorités militaires.


Autorités d’emploi

Le commandant de la gendarmerie de l’Air relève directement du directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), et est placé pour ce qui concerne son emploi auprès du chef d’Etat-Major de l’armée de l’Air et de l’Espace.

Aussi, le plan d’action de la gendarmerie de l’Air découle à la fois du plan stratégique de la gendarmerie ”GEND 20-24 – pour la population, par le gendarme” et du plan stratégique de l’armée de l’Air et de l’Espace.

Les défis de la gendarmerie de l’Air en 2023

Implantée sur près d’une quarantaine de sites en métropole, dans les Outre-mer et à l’étranger, la gendarmerie de l’Air dispose d’un effectif de 800 militaires d’active et 120 réservistes opérationnels.

La gendarmerie de l’Air est, à l’image, de toute la gendarmerie nationale en perpétuelle évolution pour offrir une prestation de sécurité en adéquation aux enjeux actuels de la société.

La gendarmerie de l’Air oeuvre de manière globale et sur l’ensemble du spectre de la sécurité, au sein des emprises Air par des actions préventives, des diagnostics sûreté et des capacités d’intervention.

Afin d’être pro-active, elle s’appuie sur l’expertise des ses analystes renseignements du centre de renseignement opérationnel et des cellules de renseignements des groupements.

En matière de contrôle des flux, depuis mars 2021, la gendarmerie de l’Air est devenue, après son inscription dans le code Schengen, le troisième service français chargé des contrôles aux frontières au même titre que la direction centrale de la police aux frontières et la direction générale des douanes et droits indirects.

S’agissant des constatations d’accidents ou incidents d’aéronefs militaires, la gendarmerie de l’Air dispose de près de 150 directeurs d’enquête judiciaire sur evènements aériens militaires.

Etre présent au service de l’armée de l’Air et de l’Espace, c’est également être à leurs côtés outre-mer et à l’étranger, notamment à travers les des opérations extérieures.

Les bases aériennes étant différentes tant par leurs fonctions opérationnelles que par leur implantation géographique, le dispositif est systématiquement adapté à l’environnement local. Le rapprochement avec la gendarmerie départementale locale est systématiquement recherché pour préparer au mieux d’éventuelles interventions.

Les formations à l’aéronautique des gendarmes de l’Air

La gendarmerie de l’Air professionnalise ses différents métiers, sûreté, protection, intervention, renseignement, enquêtes, escortes…

S’agissant de l’activité propre à l’aéronautique, la gendarmerie de l’Air est seule compétente pour diligenter les enquêtes judiciaires liées à des évènements et/ou des accidents en lien avec des aéronefs militaires quelque soit l’armée d’appartenance (Air, Terre, Marine, Gendarmerie…) qu’ils surviennent en metropole, outre-mer ou à l’occasion d’opérations extérieures.

Cela necéssite des formations particulières pour bien comprendre cet environnement spécifique.

Dès lors qu’un militaire intègre la gendarmerie de l’Air, il suit une formation intitulée “processus de découverte et d’acculturation” qui comprend notamment un volet de connaissances aéronautiques qui présente les aéronefs, l’organisation d’un vol, les instruments de bord ou encore les règles de la circulation aérienne.

Les militaires habilités OPJ ont ensuite accès à la formation de directeur d’enquêtes judiciaires sur évènements aériens militaires (DEJEAM) qui est assurée en plusieurs modules par la section de recherches de la gendarmerie de l’Air (police judiciaire), l’armée de l’Air et de l’Espace (connnaissances approfondies des avions et hélicoptères) et l’école des troupes aéroportées de l’armée de Terre (largage).

A ce jour, la gendarmerie de l’Air dispose près de 150 militaires qualifiés DEJEAM qui sont en mesure de prendre en compte la direction d’une enquête judiciaire liée à un accident ou incident d’aéronef militaire ou suite à des opérations d’hélitreuillage ou largage à partir d’aéronef militaire.

Enfin, en matière de formation et d’emploi liés à l’aéronautique, la gendarmerie de l’Air dispose de près de 70 télé-pilotes de drones dont 3 instructeurs qui assurent des missions de protection, de prévention et de concours et appui à la gendarmerie départementale notamment à l’occasion de recherche de personne.

L’armée de l’Air et de l’Espace souhaite aujourd’hui obtenir la certification “point de passages frontaliers” (PPF) pour certaines de ses bases. Ainsi, les formalités de contrôle sur le territoire pourraient être effectuées directement sur base, évitant ainsi aux aéronefs militaires entrant dans l’espace Schengen de devoir se poser au préalable sur un aéroport civil. Le contrôle des passagers, des bagages et du fret est alors confié aux gendarmes de l’Air.

Si l’on devait résumer la gendarmerie de l’Air en une phrase, elle pourrait être :

Le gendarme est à l’armée de l’Air et de l’Espace, ce que le gendarme de l’Air est à la gendarmerie”.

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