Remise du prix Guynemer 2025

Créé en 1964 par l’Union des Pilotes Civils de France (UPCF) , en collaboration, excusez du peu, avec Les Vieilles Tiges d’hier et de demain, Les Vieilles Racines de l’Air et de l’Espace, Les Ailes Brisées, l’Association Nationale des Officiers de Réserve de l’Armée de l’Air (ANORAA), l’Association des Pilotes de Chasse et l’Association des Professionnels Navigants de l’Aviation( APNA), le prix Guynemer est attribué tous les deux ans (les années impaires du Salon du Bourget) par un jury d’éminents aviateurs. Il est destiné à couronner un ouvrage de langue française dont la lecture fait naître, dans l’esprit du public, un sentiment favorable à l’aviation civile ou militaire.



C’est dire que la remarquable somme en deux tomes « Les Ailes du Pandore » du colonel Roger Drouin consacrée à la grande, longue et belle saga des Forces Aériennes de la Gendarmerie Nationale (FAGN), avec un talent d’écriture et une dose d’humour que tous les pilotes n’ont pas, n’y a pas échappé de beaucoup.



Mais c’est au livre du général Vincent Lanata, « Un siècle d’aviation militaire – Batailles aériennes et enjeux stratégiques », publié aux éditions Odile Jacob, qu’il a été cette fois décerné, le 18 septembre 2025, un jour de grève générale, dans les beaux locaux de l’Union des Pilotes de Chasse et des Ailes Brisées, rue Christophe Colomb, à deux pas des Champs Élysées. Il s’agit d’un ouvrage conséquent, qui retrace, comme l’a rappelé André Geoffroy le président du jury, dans son discours aussi vivant que documenté sur le sujet et sur l’auteur, cinq périodes de l’Histoire de France, rassemblées en quatre grands thèmes. Des débuts de l’aviation militaire aux nouveaux défis de la cyberguerre, des drones, de l’intelligence artificielle et des menaces spatiales en passant par les avancées technologiques de l’art de la guerre et l’impact stratégique de forces aériennes.

Cette « chevalerie moderne » dont les pilotes d’avions de combat sont les plus emblématiques figures, au même titre que les pilotes d’hélicoptères qui en sont historiquement et techniquement encore plus proches, mérite en effet d’être non seulement connue, mais appréciée pour ses irremplaçables contributions à la paix et à la sécurité publique.

La carrière exceptionnelle du général Vincent Lanata, qui partage avec le général André Lanata le rare privilège d’avoir été, père et fils à quelques années d’intervalle, chefs d’état-major de l’armée de l’Air (et de l’Espace aujourd’hui), fait de lui la plume sans doute la plus autorisée et en tout cas la plus réussie pour raconter ce siècle unique, par la rapidité de ses évolutions et la multiplicité de ses missions, d’une aéronautique française naguère encore première du monde.

NB : Les photos sont de Jean-Pierre Dussurget, rédacteur en chef de la revue ICARE.

L’auteur ne s’interdit pas, malgré tout, des interrogations pertinentes sur les choix et les configurations des Armées, de la première guerre mondiale de 14-18 à la veille de celle de 40. On y retrouve parfois au fil des pages et au-delà des seuls récits historiques, les réflexions et le ton de « La Reconquista, la reconquête d’une civilisation perdue » écrite en 2023 de la même main forte et lucide.

Dans son discours introductif, le président André Geoffoy pour évoquer les qualités humaines particulières du général écrivain, avait rappelé ce souvenir frappant de l’année 1985. Alors chef de cabinet du CEMAA, Vincent Lanata avait dû aller, une bouteille de whisky sous le bras, annoncer à ses parents la mort en mission du pilote Pierre Truc, le fils de Pierre Truc résistant évadé en 1942 pour rejoindre Londres et le général de Gaulle. Il passa avec eux une grande partie de la nuit suivant l’affreuse nouvelle, pour tenter d’en atténuer l’irréparable douleur.

Dans sa réponse, émue et émouvante, Vincent Lanata rappela que ce souvenir était celui de la plus éprouvante mission qu’il ait dû effectuer. Avant de livrer à une assistance choisie ses sentiments sur les perspectives géopolitiques et intérieures de la France actuelle. Et de terminer avant la séance de signature de son livre, par l’annonce, sans en dévoiler le sujet, de son prochain ouvrage à paraître en fin d’année, toujours chez Odile Jacob.

Une belle cérémonie, sur le fond comme sur la forme, dont nos Ailes de la Gendarmerie et ceux de ses membres qui se sentent un appétit littéraire pourraient s’inspirer pour la suite de leurs activités.


Gérard DAVID

Les associations participantes au prix Guynemer

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Un commentaire

  1. This article beautifully celebrates the history and sacrifices of Frances Air Force, highlighting the impactful legacy of figures like General Vincent Lanata. The personal anecdotes and reflections add a powerful human touch, making the history deeply moving and inspiring.

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